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Michel Roussin raconte la scène. Un soir de décembre 1994, alors qu'il d?ne chez lui avec des amis, il re?oit un coup de fil de Me , qui est alors l'avocat d'é et du RPR, lui enjoignant de le près de la fontaine de la place Saint-Sulpice vers 23 heures. L'affaire des HLM de Paris vient d'éclater, et la mise en examen de Michel Roussin est inéluctable. A l'heure dite, les deux hommes se retrouvent. "Me Szpiner m'a alors expliqué que ?a allait pour moi - ce sont ses mots - et qu'il fallait me préserver. Il m'a conseillé de un avion pour Casablanca. Je l'ai remercié et je suis retourné d?ner avec mes amis. J'avais pris la décision de . Quelques jours plus tard, j'ai été incarcéré à la Santé. - M. Roussin, pouvez-vous nous qui vous a prévenu du rendez-vous avec Me Szpiner ?, demande Me Ha?k.
Quelques minutes plus tard, les radios et les sites d'information en ligne reprennent en boucle la petite phrase. Le "secrétaire général du RPR" de l'époque, c'est Alain Juppé. La phrase de Jacques Chirac saisit le maire de Bordeaux au moment où il monte dans sa voiture, à la sortie d'une visite de quartier en compagnie de son épouse. Il s'affaisse sur son siège, renverse sa tête et ferme les yeux. La main de d'é se glisse dans la sienne. Tout, mais pas ?a. Tout, mais pas lui.
Jacques Chirac se tourne à nouveau vers Michel Roussin : "Tout le monde n'a pas votre courage, Michel. Sans doute e?t-il fallu que le secrétaire général du RPR de l'époque prenne davantage ses responsabilités."
, venait de lui la citation de La Bruyère mise en exergue de son livre Le Gendarme de Chirac, qu'il a publié il y a quelques années : "S'il est périlleux de dans une affaire suspecte, il l'est plus encore de s'y complice d'un grand : il s'en tire, et vous laisse , pour [url=http://www.mxitcms.com/tiffany/]tiffany[/url] lui et pour ."
Il revient à la barre.
"M. Chirac, vous êtes-vous reconnu dans ces "illustres paroissiens" ? - Ce n'est pas à moi de le , monsieur le Président. J'ai déclaré une fois pour toutes que rien ne m'est plus étranger que la du bouc émissaire."
"Vous vous êtes donc vus ?"
"Cela étant dit... Michel Roussin m'a toujours servi avec compétence. Vous évoquez, le concernant, d'autres dossiers dans lesquels la a été rendue, [url=http://www.mquin.com/saclancel.php]lancel pas cher[/url] il ne m'appartient [url=http://www.mquin.com/saclancel.php]lancel[/url] pas de la ."
- Il a raison, mon avocat. Il ne faut jamais la vérité aux gens. Mais vient une heure dans la vie où le mensonge fatigue."
"M. Chirac, s'il vous pla?t ?"
Dominique Pauthe prend le livre posé devant lui. Il est tout hérissé de Post-it de couleur. Il l'ouvre, le feuillette. S'arrête sur une page. "Vous évoquez par exemple votre placement en garde à vue en 1994, après votre démission du gouvernement d' dans lequel vous étiez ministre de la coopération. Vous racontez ce que fut pour vous cette épreuve." Il lit : "Il faudra que je décrive un jour à Chirac ce qu'est une fouille au corps en garde à vue - et les humiliations subies pour les autres." Dominique Pauthe lève la tête du livre et regarde le prévenu : "L'avez-vous fait ? - Encore une fois, monsieur le Président, ce livre est le reflet d'un état d'esprit à une époque de ma vie qui était difficile. Mais, oui, nous avons eu, avec Jacques Chirac, quelques discussions. Cela dit, je ne pense pas être ici pour l'exégèse d'un livre... - Certes. Mais, tout de même, vous en avez dit plus là-dedans qu'à tous les juges devant lesquels vous avez comparu. Dans une chambre voisine de celle-ci, pendant le des marchés publics, le procureur de la République vous a même comparé au - je cite - "majordome de l'H?tel de Ville, la bouche cousue de fil blanc". Un militaire, en quelque sorte, qui sait obéir et se ."
"J'ai entendu comme vous ce qui vient d'être dit à la barre par M. Jacques Chirac. Il reviendra au tribunal d'en les conséquences tant en matière pénale que pour les intérêts civils. - Je vous remercie. - Des [url=http://plmii.com/VBK/?p=21#comment-11378]Responsible Payday Loan Lender And Bank Leading The Pack[/url] questions, monsieur le Procureur ?"
Me Ha?k se lève d'un bond. "Puisque vous évoquez ce réquisitoire, monsieur le Président, il conviendrait de le en entier... - J'allais le , Me Ha?k."
"Puis-je une question à M. Roussin ? - Ce n'est pas dans les habitudes qu'un prévenu s'adresse à un autre, mais allez-y. - Je voudrais lui s'il a cru un instant que je pouvais, moi, le président de la République fran?aise, à un homme d'honneur, à un ancien gendarme qui m'avait loyalement servi, une chose pareille ?"
"Me Veil, vous savez bien que cette rencontre a eu lieu. Pourquoi la cacherais-je ?
- Auriez-vous pu le ?, insiste M. Chirac.
"Je crois qu'il y a confusion..."
Prochain article : "Chirac sait ce qu'il me doit"
Jacques Chirac le coupe :
A cette évocation, Michel Roussin hoche gravement la tête.
Des dizaines de paires d'yeux restent aimantées à ces deux hommes, entre lesquels se joue, on le sent, bien plus qu'un moment d'audience. Toujours tourné vers son [url=http://www.mxitcms.com/abercrombie/]abercrombie[/url] ancien [url=http://www.mnfruit.com/airjordan.php]jordan[/url] collaborateur, Jacques Chirac ajoute :
Dominique Pauthe se saisit d'une note posée juste devant lui. "Au procès des marchés publics, explique-t-il, le procureur avait évoqué les "chaises vides", celles sur lesquelles "on aurait pu des étiquettes avec des noms, comme les prie-Dieu dans les églises". Il avait ajouté : "Ce sont d'ailleurs souvent ceux des paroissiens les plus illustres qui ne sont pas les plus assidus aux offices.""
C'est au tour de la défense de Michel Roussin d'. Me Laffont se lève.
- Votre avocat a l'air de que la vérité n'est pas votre meilleure défense, observe dans un le président du tribunal.
De son fauteuil, Jacques Chirac fait signe au président qu'il souhaite .
Jacques Chirac a posé sa main gauche sur la barre et s'est tourné tout [url=http://www.hqc.cn/iwebsns/home.php?h=45&app=blog&id=13450&user_id=45]hollister france Les médecins de la malade espagnole qui avait obtenu le droit de mourir ont débra[/url] entier vers Michel Roussin. Il le dépasse d'une bonne tête. Sa voix est devenue solennelle.
Dominique Pauthe le coupe :
"M. Roussin, je voudrais que vous racontiez au tribunal ce qu'ont été pour vous les seize années de procédure judiciaire que vous avez subies. C'est important que tout le monde entende."
Michel Roussin se retourne vers le tribunal.
- Non, monsieur le Président. - Bien. C'est ce que j'espérais de vous, Michel."
La voix de Jacques Chirac a [url=http://www.louboumaterialistanyc.com]louboutin pas cher[/url] retrouvé son ton métallique, son débit saccadé. Il poursuit :
"Des questions, la partie civile ?", demande Dominique Pauthe.
- . - Quelles étaient alors les fonctions de ? - Il était secrétaire général de l'Elysée", répond Michel Roussin.
"Disons que cette citation a pu résumer mon état d'esprit à un certain moment... - Et aujourd'hui ? - Aujourd'hui... le [url=http://www.mxitcms.com/abercrombie/]abercrombie milano[/url] temps a passé."
Sans d'y être invité par le président, Jacques Chirac regagne sa place. D'un signe de tête, Me Veil approuve sa réponse.
Le président sursaute. Il jette un regard surpris à ses avocats. Personne n'avait imaginé que Dominique Pauthe organiserait une aussi soudaine confrontation. Jacques Chirac s'approche de la barre, Michel Roussin s'en écarte de quelques pas. Les deux hommes se tiennent droit, face au tribunal.
"Je tiens à de la manière la plus solennelle et la plus ferme [url=http://www.louboumaterialistanyc.com]louboutin[/url] que je n'ai jamais été informé par quiconque de cet épisode."
"Je voudrais publiquement à Michel Roussin combien je regrette ce qui lui est arrivé et combien je compatis à ce qu'il a pu [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] . Je le lui ai d'ailleurs dit en tête à tête récemment."
"Je n'ai pas voulu le croire, dit-il en fixant le tribunal.
Jacques Chirac, qui a compris mieux que personne à qui s'adressait ce "tout le monde", fronce les sourcils. Michel Roussin toussote et se lance.
Michel Roussin se tasse légèrement.
"J'ai en effet terminé ma carrière politique il y a seize ans dans une voiture de la judiciaire avec un gyrophare bleu. Ce fut douloureux. Parce que, à de ce moment-là, c'est comme si une trappe s'était ouverte. Tout s'arrête, une autre vie commence qu'il va gérer seul. Le téléphone ne répond plus, ou peu, les amis sont occupés. On passe de l'autre c?té du miroir. - On vous a même suggéré de vous éloigner de la France, semble-t-il, observe le président du tribunal. - Tout à fait. On m'a fait que je serais mieux au , qui est mon pays natal. - Qui est "on" ? - L'histoire figure dans le livre que vous citiez tout à l'heure... Je ne sais pas s'il faut que j'y revienne. - Si, si !", dit Me Laffont.
Me Veil se lève aussit?t pour .
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Derrière , Me Pierre Ha?k m?chouille avec nervosité la bavette blanche plissée de sa robe d'avocat. Me se tient debout derrière le pupitre de la , tendue vers son client. Jacques Chirac regarde devant lui, ses [url=http://gignorigins.fr/index.php?file=Forum&page=viewtopic&forum_id=2&thread_id=42246]air jordan Daytime Dating, Reason Why Daytime Dating Is[/url] deux longues mains aux ongles soignés posées l'une sur l'autre à plat sur sa cuisse.
Michel Roussin fixe ses yeux d'un bleu intense sur le tribunal.
"M. Roussin, a encha?né le président, vous comparaissez en qualité d'ancien directeur de cabinet de à l'H?tel de . Le tribunal a rappelé tout à l'heure que vous avez par ailleurs été condamné à une peine de quatre ans d'emprisonnement avec sursis dans le dossier des marchés publics d' en 2007. Alors, cette citation de La Bruyère ? - C'est une question, monsieur le Président ? [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]jordan pas cher[/url] - Oui."
De la tête, fait signe que non.
Des questions, Me en a. Depuis le début du procès, il a remarqué la froideur des relations entre l'ancien maire de Paris et son ex-directeur de cabinet. Il sait que Michel Roussin n'entend pas une quelconque part de responsabilité dans ce dossier et qu'il est fermement décidé à une relaxe. Me Mignard se souvient aussi que [url=http://www.moncleroutletosterblade.com]moncler outlet[/url] la ligne de défense de Jacques Chirac - qui dit tout - n'a pas été très "spontanée" et qu'il a fallu l'insistance d'une lettre cosignée par l'ensemble de ses anciens directeurs de cabinet à la juge d'instruction pour qu'il adopte cette position. [url=http://www.gotprintsigns.com/abercrombiepascher/‎]abercrombie soldes[/url] Me Mignard le rappelle, suscitant l'approbation ostensible des avocats de Michel Roussin, puis il observe : "La Ville de Paris n'est pas ici dans un quelconque esprit de revanche , mais elle demande simplement à la réparation de son préjudice. M. Roussin, si je vous ai bien compris, vous ne vous estimez pas financièrement solidaire de ce préjudice ?"