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Daniel Ciréra, responsable de la politique extérieure au PCF, évoque les conditions d'une sortie du bourbier au Proche et au Moyen-Orient.

Quelle est votre appréciation de l'échec américain en Irak et de ses conséquences ?
Daniel Ciréra. Cet échec patent est finalement dans la continuité du choix fait par la Maison Blanche de privilégier [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] l'usage de la force, seule contre l'avis de la communauté internationale et donc sans aucune légitimité. Et pourtant, il existait une possibilité de sortir de la crise irakienne d'une fa?on pacifique, conforme [url=http://www.davidhabchy.com]barbour outlet[/url] aux choix de l'ONU, notamment avec les inspecteurs. Aujourd'hui, l'ONU se retrouve à nouveau au centre du jeu en Irak. Et ?a, je trouve que c'est certainement un des paradoxes positifs du moment dans lequel nous nous trouvons.

La diplomatie fran?aise plaide l'introduction d'une logique, non plus d'occupation mais de souveraineté pour l'Irak. Partagez vous cette position, est-elle suffisante ?
Daniel Ciréra. Dès le début, la question a été posée de la reconquête par le peuple irakien de sa souveraineté et, je dirais, de la démocratie. Car nous avons toujours associé la lutte contre la guerre au soutien aux forces qui se battaient contre la dictature. De ce point de vue, je crois donc que la position fran?aise est vraiment dans la continuité de celle affichée avant la guerre. Il faut un processus de retrait des forces d'occupation, avec l'affirmation immédiate d'un gouvernement provisoire irakien, des élections, une nouvelle constitution. Mais, pour garantir cela, un nouveau r?le pour l'ONU est indispensable. Il faut rester ferme sur ce principe car les Nations Unies ne peuvent en aucun cas entériner l'occupation américaine, comme le voudrait l'administration Bush.

Cette position de principe réitérée par la France ne risque-t-elle pas de p?tir, en fin de compte, d'une volonté affichée parallèlement depuis quelques semaines d'arrondir les angles avec Washington ?
Daniel Ciréra. Je crois que la France est, comme l'UE, confrontée à une contradiction. [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich parka[/url] La crise irakienne a révélé une fracture profonde entre le projet européen, plus exactement, entre les opinions européennes et même ce que veulent certains gouvernants et les logiques de domination américaine. D'un autre c?té, on essaye effectivement de ménager la politique américaine. Derrière ce dilemme, on sent pointer un débat sur l'identité européenne. C'est là dessus que les progressistes, les forces de gauche peuvent travailler. Il ne s'agit pas d'avoir un affrontement pour un affrontement avec Washington mais d'affirmer que l'Europe peut servir aujourd'hui de moyen pour s'opposer à l'hégémonie [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister[/url] américaine. Il y a beaucoup de déclarations pour l'instant, c?té fran?ais, mais pas assez d'initiatives. Je pense en particulier à une approche beaucoup plus offensive du dialogue méditerranéen.

Au Proche Orient précisément, n'est-ce pas le parti pris américain et la volonté de soumettre l'éventuel processus de paix à la loi du plus fort qui est à l'origine de cet autre échec de Washington ?
Daniel Ciréra. Effectivement, et ce nouvel échec est [url=http://www.achbanker.com/home.php]www.achbanker.com/home.php[/url] d'autant plus dangereux qu'il ajoute encore aux frustrations et qu'il alimente le sentiment qu'il n'y aurait pas de solution négociée possible, avec le risque d'un nouvel embrasement et des conséquences qui débordent largement la région. Cette crise ne doit pas conduire au découragement, mais appelle au contraire des initiatives, tout particulièrement de la France et de l'UE. Cet échec est celui du monopole des ?tats-Unis sur le processus. Et c'est là que la France doit prendre ses responsabilités avec l'Europe, partie prenante de la " feuille de route ", pour une relance du " quartet ", pour une mise en ouvre effective du processus dans toutes ses dimensions, et soutenir la proposition de Kofi Annan de l'envoi d'une force de sécurité internationale.
Cet échec est aussi celui de la politique de force de Sharon qui mène à l'impasse, ce que disent en Isra?l les pacifistes, mais pas seulement eux. Mettre fin aux attentats ignobles implique au contraire de coopérer avec l'Autorité palestinienne, de donner des signes que quelque chose change pour les populations palestiniennes. C'est à dire la levée du bouclage et le retrait des territoires, l'arrêt de la construction du mur de séparation, de la colonisation. Et l'acceptation d'une perspective de règlement politique. Il n'y a pas d'autre voie.

En Europe, on assiste ces derniers mois presque partout à une entreprise de démolition sociale ? [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister outlet sale[/url] La mobilisation contre ces attaques ne fait-elle pas partie aussi des toutes premières urgences ?
Daniel Ciréra. Il y a à la fois un aiguisement des réformes ultra-libérales (retraites, marché du travail, protection sociale) et en même temps des difficultés politiques accrues pour ceux qui entendent les mettre en ouvre. Plusieurs gouvernements se heurtent à de vives résistances. [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey outlet[/url] La mobilisation syndicale du 4 octobre à Rome lors du prochain sommet européen, promet d'être importante, tout comme les mobilisations autour du Forum social européen de novembre. L'aiguisement des contradictions se mesure aussi à l'?preté du débat autour du pacte de stabilité. Sachant que, pour l'instant, celui ci n'est mis en cause que sur la base de politiques libérales, alors que c'est la politique monétaire de la BCE qu'il faudrait pointer.

Est-ce que l'aiguisement de ces contradictions ne pose pas la question même du projet européen - sachant que l'Europe ne pourra pas être un p?le de résistance au modèle anglo-saxon si elle continue d'en faire sa référence obligée ?
Daniel Ciréra. [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] On retrouve là finalement une problématique analogue pour l'Europe à celle posée pour l'Irak ou le Proche Orient. Comment sort-on d'un impossible statu quo sur les systèmes sociaux qui ont été mis en place après la Seconde guerre ? Est-ce qu'on en sort par une régression sociale réellement sans précédent ou bien n'est-ce pas le moment de poser les questions d'un nouveau modèle social qui mette en cause les politiques libérales ? C'est toute la question qui est posée dans le formidable affrontement de classe auquel on assiste aujourd'hui en France [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister sale[/url] et dans plusieurs pays.

Comment réagissez vous aux propos de Pascal Lamy, le représentant de l'UE à Cancùn, qui affirme qu'une libre concurrence négociée est le vecteur obligé du développement ?
Daniel Ciréra. Pascal Lamy invoque la libéralisation comme seul biais du développement quand c'est précisément le modèle libéral qui est en [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey[/url] crise. Au nom de la globalisation des échanges, on tente de répondre à cette crise par une pression accrue sur le travail. On s'attaque aux services publics. On veut livrer l'agriculture aux multinationales, privatiser l'éducation, la santé. Mais, en même temps que ces orientations sont mises en ouvre, les batailles s'aiguisent ; on l'a vu avec le Larzac, on le verra à travers d'autres mobilisations. L'émergence d'une autre logique que la logique ultra-libérale [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] est ainsi devenue aujourd'hui le bien commun. Le nouveau défi, c'est que cela se traduise désormais par des changements politiques.
Les difficultés de Bush aux USA, le retour sur la nécessité de ? ? ? ? l'ONU, les recherches d'alternative à cette mondialisation libérale, tout cela remet au cour ? ? ?, à la fois la justesse [url=http://www.lcdmo.com/jordanpascher.php]jordan pas cher[/url] de l'intervention citoyenne - je pense aux manifestations anti-guerre, aux rassemblements altermondialistes - mais aussi l'utilité, l'efficacité de l'action politique, pour faire reculer le sentiment d'impuissance.
Entretien réalisé par Bruno Odent

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