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Un coup de massue. Mais Christian Streiff a désormais tout le temps nécessaire pour à son rétablissement. Il y met la même énergie que celle qu'il consacrait à son travail. "Au fur et à mesure, mon cerveau a recréé des liens."
A 58 ans, Christian Streiff se sent prêt pour de nouvelles aventures. Depuis huit mois, il ne voit plus d'orthophoniste. A l'été 2012, il est parti, seul, pour sept semaines de randonnée, de la Moselle jusqu'à Nice. Certains jours, il était capable de trois cols ou d' cinquante kilomètres. Il a tenu bon. "Une fa?on de : je suis réparé." Enfin.
Ceux qui le fréquentent à l'époque ne sont pas dupes. En octobre, au Salon de l'auto, il bute sur les mots, tient des propos embrouillés. "A la fin [url=http://www.mansmanifesto.com]doudoune moncler homme[/url] de la conférence, il nous a serré la main et dit bonjour au lieu d'au . Gêné, tout le monde a fait comme si de rien n'était", rapporte une journaliste. "En interne, il n'était plus du tout crédible. Il y avait un flottement atterrant", se rappelle un [url=http://www.achbanker.com/home.php]www.achbanker.com/home.php[/url] homme du siège.
TOUT R?APPRENDRE ? 53 ANS
Un jour, grande fierté, il réussit à plus vite que son orthophoniste. Les mots lui reviennent peu à peu, les gestes pour écrire aussi. Et aujourd'hui, seule une légère hésitation sur certains noms peut encore l'accident. Mieux encore : administrateur du Crédit agricole, de ThyssenKrupp, Finmeccanica et TI-Automotive, il y discute en fran?ais, en allemand, en italien et en anglais sans problème. La mémoire des langues étrangères n'avait, semble-t-il, pas été touchée. [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk[/url] "Ce qui est possible va bien au-delà de ce que l'on imagine."
Comment l'accident est-il arrivé ? "Cela m'est tombé [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] dessus", dit Christian Streiff. Fran?oise, sa femme, corrige : "Pour moi, ce n'était pas une énorme surprise. Il avait un boulot de fou, et tant de stress accumulé..."
SOUS TENSION
Près de cinq ans plus tard, Christian Streiff est un autre homme. Sur le coup, il avait voulu son poste au plus vite. En réalité, "il m'a fallu plus de trois ans pour la pente", reconna?t-il aujourd'hui, attablé dans un restaurant parisien. Détendu, sans cravate, légèrement barbu, il raconte sa nouvelle vie. Avec le souci de témoigner : oui, on peut se d'un AVC.
Au de l'h?pital, quand ils vont se au vert en , les Streiff reprennent donc tout de zéro. Un imagier des "1 000 premiers mots" en main, l'ex-institutrice montre à son mari des dessins représentant un verre, une porte, un chat... A lui de le bon mot. Souvent, il n'y arrive pas. Elle l'. Mais le lendemain, il a déjà oublié la moitié de ce qu'ils ont vu la veille. Ensemble, ils feuillettent aussi le trombinoscope des dirigeants de PSA, pour le nom de chacun. "Oui, j'ai d? tout réapprendre." A 53 ans...
La situation est d'autant plus délicate qu'à l'automne, l' est emportée dans une crise sans précédent, et PSA avec. Le patron à mi-temps doit les boulons, négocier un plan d'aide à l'Elysée et [url=http://www.aihoku.net/cgi-local/aska/aska.cgi/%25255Burl%3Dhttp%3A/ZENbSTkq]hollister france Three Evergr[/url] des pertes, tout en encha?nant de nouveau les [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]jordan pas cher[/url] voyages. Jusqu'à ce dimanche de mars 2009 où la famille Peugeot finit par le par un manageur jugé plus apte à résister à la [url=http://www.tidefan.net/classifieds/item/54066]woolrich bologna Unbiased Google Sniper 2.0 Review[/url] tempête, .
La réalité est bien plus critique. Ni comateux ni inconscient, Christian Streiff est néanmoins incapable de le groupe. Epuisé, il dort énormément. Surtout, il souffre de troubles du langage. Il ne retrouve plus certains noms, certains mots. Il en invente d'autres. L'ancien major de l'Ecole des mines ne peut plus ni écrire ni ! Quant à , c'est difficile : arrivé à la fin d'une phrase, il ne se souvient pas toujours du début.
Né à Sarrebourg (Moselle), où son père travaillait à la sous-préfecture, ce matheux très doué avait l'habitude depuis l'enfance d'être le premier de la classe, de tout réussir quitte à d'arrache-pied. Entré chez Saint-Gobain à sa sortie de l'Ecole des mines de Paris, il y avait pris des responsabilités de plus en plus lourdes, restructurant ici, développant là, vingt-cinq ans durant. Jusqu'à être choisi par pour lui succéder à la tête de cette cathédrale industrielle, en 2004.
C'est là, sans doute, que le stress a commencé à dangereusement. Car, au siège de Saint-Gobain, la transition se passe mal. La greffe ne prend pas entre ce manageur direct [url=http://www.par5club.com/louboutin.php]louboutin[/url] et une centrale assez , voire florentine. Il manque de . Soudain, c'est la disgr?ce. Jean-Louis Beffa, son mentor, le congédie. Une blessure toujours ouverte.
Dans le cas de son époux, il y a du pain sur la planche. Officiellement, tout va bien ou presque. Pour l'absence de son patron à l'assemblée des actionnaires, la direction de PSA indique juste qu'un "incident de santé" l'a conduit à un "bilan" médical, et qu'il devrait ses activités "dans les jours à venir".
Après discussion avec , président du conseil de surveillance, Christian Streiff reprend malgré tout son poste. "Les médecins n'ont pas mis leur veto, j'ai décidé d'." Il redémarre en douceur, à raison de quatre ou cinq heures de travail par jour. Une heure quotidienne est aussi consacrée à une séance chez une orthophoniste, qui sait sans .
LES MOTS LUI REVIENNENT PEU ? PEU
"CELA M'EST TOMB? DESSUS"
"Chez PSA, contrairement [url=http://www.materialistanyces.com]louboutin pas cher[/url] aux jobs précédents, je ne dominais plus complètement la situation", reconna?t l'intéressé. Fran?oise Streiff est plus dure : "Il allait dans le mur, cela ne pouvait pas ."
Au bout de quelques mois, l'ingénieur retrouve un poste de premier plan : patron d'Airbus. Cette fois-ci, c'est lui qui claque la porte au bout de cent jours, jugeant que la complexe structure d'EADS l'empêche d' efficacement. Et puis, il l'admet, il a voulu trop vite, il a manqué de recul. "Vous avez une énergie à déplacer les montagnes. Certaines, il est plus simple de [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich parka[/url] les ...", lui avait déjà conseillé Jean-Louis Beffa des années auparavant.
Chez PSA, promis, Christian Streiff gardera donc un peu de [url=http://cgi.ebay.co.uk/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&rd=1&item=350246077266&ssPageName=STRK:MESE:IT]hollister Lamour vache entre [/url] distance, assure-t-il début 2007, lorsque la Peugeot lui offre une troisième chance de patron d'un champion industriel.
Mais la reprise est rude. Deux mois jour pour jour après son attaque, à peine revenu au bureau, le patron de PSA se retrouve sous les projecteurs pour présenter les résultats semestriels. "Je suis en bonne forme, comme vous pouvez le , et toujours aussi motivé", affirme-t-il aux analystes. Un grand numéro d'illusion. "En fait, je ne me souvenais pas de la moitié de ce que je devais . Heureusement, la directrice financière me passait des petits papiers dès que je ne trouvais plus les mots."
, tout a failli s'arrêter le 22 mai 2008. Ce jeudi matin-là, éreinté, le patron de Peugeot et Citro?n s'accorde une pause entre deux réunions. Une sieste de dix minutes, comme il en fait depuis quelque temps pour [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey outlet[/url] évacuer la pression. Avenue de la Grande-, au siège parisien du groupe, il s'enferme dans son bureau du neuvième étage et demande que personne ne le dérange.
Mais la pause s'éternise. Quand sa secrétaire entrouvre la porte, elle le découvre gisant sur la moquette, nauséeux. Il respire mal. L'infirmière d'entreprise veut l' à l'h?pital. Il résiste : ce n'est [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]giubbotti peuterey[/url] qu'un petit malaise, non ? "Non, cette fois-ci, nous laissez faire", réplique son chauffeur, accouru lui aussi. Pied au [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] de la Peugeot de fonction, il emmène son patron à la Pitié-Salpêtrière. Diagnostic : un accident vasculaire cérébral. Sévère. Voilà le PDG du CAC 40 entre la vie et la mort.
"Sur le coup, j'ai eu peur, bien s?r. Mais en même temps, j'étais soulagée. Je me suis dit : ?a y est, ils ont arrêté le cheval au galop, on va s'en ." Fran?oise Streiff est bien placée pour son mari à se . Cette ancienne enseignante travaille comme sophrologue. Elle permet à des hommes et à des femmes de l'harmonie, de , de .
Comme chaque 1er janvier, il s'est offert un cahier neuf, et y a inscrit ses objectifs pour l'année. Une habitude d'ancien scout. Mais, cette fois-ci, pas facile de le cap. grand patron, comme lorsqu'il pilotait Airbus ou PSA ? Toujours plein d'énergie, il s'y verrait bien. à ses amours écologistes de jeunesse, et un fonds d'investissement spécialisé dans l'environnement ? C'est le projet du moment. Il consacre déjà des heures à de jeunes créateurs d' "vertes". Passionnant... et frustrant, lorsqu'on a dirigé 200 000 personnes. S' à l'écriture, après Kriegspiel (La Nuée bleue, 2000), d'un deuxième roman, alors ? L'idée le taraude. En attendant, avec deux amis, il s'est mis à l'escrime. Les trois mousquetaires !
Cela ne dure guère. A la mi-mai 2008, première alerte. Un matin, le patron de PSA se réveille insensible d'un c?té du corps. Direction l'h?pital. Les médecins le laissent cependant , et le soir même il prend l'avion pour présenter la stratégie de PSA à des investisseurs irlandais. Ce n'est pas le moment de l?cher : il faut préparer l'assemblée générale, prévue dans dix jours. Mais la sensation d'insensibilité ne dispara?t pas, et la fatigue grandit au fil de la semaine. "Ils vont me !", fulmine-t-il en s'affalant sur [url=http://www.bankonco.com/hollister.php]hollister[/url] son canapé le mercredi soir, à bout de forces. Le lendemain, c'est l'AVC.
Promesse vite oubliée. Car PSA a besoin d'un coup de fouet. Les profits fondent. Les ventes sont en berne. Très vite, Christian Streiff lance donc un plan-électrochoc. Il se met aussi sous tension lui-même. Il encha?ne les réunions, les voyages, rentre le soir à 23 heures, repart le lendemain à 5 h 30... "Pour lui , avec les enfants, il fallait rendez-vous !", confie son épouse. Sans les relations délicates avec les Peugeot, très présents à tous les niveaux de l'entreprise.